Un OVNI dans l'histoire du championnat belge et européen

L'histoire des Red Lions du Luxembourg c'est un peu l'histoire de ce football des années 1990, où la motivation et l'acharnement d'une poignée de copains pouvait déplacer des montagnes. C'est ainsi que sont nés les Red Lions qui, en 4 ans, vont se retrouver en Eurobowl aprés avoir raflé 2 titres de champions nationaux en Belgique (D2 puis D1). Mal structuré et dépendant de ses seuls résulats sportifs, le club disparait aussi vite qu'il est apparu. Chose amusante, l'équipe reformée pour un match commémoratif en 2009 réussit encore à gagner en battant son adversaire du moment : L'autre club du pays (les Dragons de Dudelange). Elitefoot a retrouvé un de ses fondateurs : Steve Lachard.

(c) Page Facebook des Red Lions
1/ Tu étais fondateur du club des Red Lions, qui a eu l’idée à l’époque ? Et pourquoi ?

C'était Dave Eickenhorst (un autre fondateur) et moi qui avions eu l'idée de fonder un club au Luxembourg. L'idée nous est venue dans un centre de fitness.

2/ Dans qu’elle ville précise étiez-vous situés ? Et aviez-vous des sponsors ?

Le club fut fondé dans la ville de Luxembourg. Nous voulions par ce geste symboliser une représentation nationale et internationale (la capitale porte le nom du pays).
Le début fut difficile et le soutien financier quasi nul. La première année le club se finança principalement par les cotisations des joueurs et par des dons. Les sponsors sont venus par la suite ... avec nos résultats.

3/ Les joueurs étaient-ils luxembourgeois ? Qu’elle langue vous utilisiez pour parler entre vous ? (au Luxembourg, il y a 3 langues officielles).

Malgré une majorité de nationalité luxembourgeoise, les nationalités de nos joueurs représentaient le spectre multinational de notre pays. Nous avions des portugais (NDLR : les portugais forment la première communauté étrangère du pays), italiens, anglais, belges, allemands, serbes, croates, ainsi que quelques américains. Nous parlions principalement le Luxembourgeois et l' Anglais.

4/ Pourquoi vous avez choisi de jouer en Belgique et pas en France ou en Allemagne ?

Le choix de la Belgique fut déterminé principalement à cause de la proximité des matchs et par ce fait d'un budget annuel acceptable.

5/ A ton avis, pourquoi il n’y a pas d’autres équipes au Luxembourg à cette époque ?

C'est simple: Tout commencement commence par 1. Nous étions le premier club, puis 2 ans plus tard le club des Dudelange Dragons a été fondé...

6/ Comment tu expliques le succès rapide de l’équipe sur le terrain ? C’est grâce à votre coach américain : Dave Lockwood ?

Nous avions des débuts très difficiles et nos conditions d'entraînements furent abominables. Nous nous entraînions entre autres sur un terrain non-éclairé et nous utilisions nos voitures pour éclairer un tant soit peu le terrain. Par la suite nous avons même du nous entraîner sur un parking public en asphalte pour pouvoir profiter de l'éclairage.
Malgré cela nous avons remporté le championnat. Ces sacrifices et souffrances ont simplement 'formé' l'équipe qui n'avait qu'un seul but: vaincre à tout prix pour prouver à tout le monde ce dont nous étions capables, et cela malgré nos conditions d'entraînements.
Coach Lockwood a su canaliser cette énergie et en faire une arme redoutable. Grâce à lui, nous sommes devenus champions de Belgique. Dommage qu'il n'a pas su nous accompagner jusqu'à l'Eurobowl en 1994. L'issue en aurait été autrement, j'en suis convaincu. (NDLR : le club manque sa qualification en ¼ finale de 12 points).

(c) Page Facebook des Red Lions

7/ Pourquoi l’équipe a disparu ?

Tout simplement: Trop de succès trop vite ! Les nouveaux joueurs ont rarement eu l'occasion de jouer pendant un match officiel, donc avec le temps la plupart des nouveaux ne sont pas restés. Une autre erreur était que le club ne s'est pas occupé à fonder une équipe junior.

Avec le temps les anciens sont devenus plus rares et il n'y avait pas de relève. L'équipe cessa toute activité sportive en 1998.

8/ Vous avez organisé un match avec les anciens joueurs en 2009, pourquoi ?

Nous voulions tous revivre de nouveau les sensations d'antan et nous voulions terminer de la même façon dont nous avions commencé: Par une victoire ! Les Dragons ont accepté le défi et malgré leur défaite de 20:0 nous avons tous passé une journée mémorable et nous les remercions profondément.

(c) Page Facebook des Red Lions

9/ Que penses-tu de l’avenir du football américain au Luxembourg ? Pourquoi un pays riche n’arrive t-il pas à trouver de l’argent pour soutenir un club ?

Les moyens viennent avec les résultats. C'est une simple équation. Une société multinationale n'investira uniquement dans une cause sportive que si il y a un retour d'investissement par voie de presse et/ou de spectateurs. D'un autre coté plus il y a de moyens, plus cela devient intéressant pour les athlètes ... Cela nous ramène à la question qui fut le premier: L'oeuf ou la poule. Je pense qu'il faut d'abord prouver sa valeur par des performances solides et par une organisation sans failles. Même avec des tout petits moyens on peut émaner un certain professionnalisme. Avec un peu de patience et de persévérance, la presse s'intéressera et par la suite également les sponsors.

10/ Quelque chose à rajouter ?

Les Lions font malheureusement partie de l'histoire. Malgré un pincement au coeur, je suis fier de tout ce que nous avons accompli et je remercie tous mes vaillants co-équipiers ainsi que tous ceux qui ont contribué aux succès des Lions.

Je souhaite également bonne chance aux Dudelange Dragons ainsi que à la fédération luxembourgeoise de football américain pour leur persévérance a continuer ce noble sport au Luxembourg. Vive le foot, vive le sport.

>> Retrouvez le facebook historique des Red Lions : https://www.facebook.com/group.php?gid=103432359320

Interview réalisée par Belette

2 commentaires:

  1. Ce que l'histoire ne raconte pas (le côté obscure) c'est que les Red Lions ont été bannis de la compétition Belge après un match qui a mal tourné (bagarre générale) avec des arbitres blessés,etc...

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  2. Contre qui ?

    Rare des bannis en France et pourtant, y en a des bagarres ... :-)

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