Souvenirs radiophoniques de la NFL pre-internet

ESPN America, Be in Sport, W9, les différents « pass » sur internet, UTube, Daily Motion… Aujourd’hui suivre les championnats américains en live et en images est plus facile que jamais. Avant que, dès ce week end, nous commencions notre indigestion annuelle de football sur écran, souvenons-nous ou racontons aux plus jeunes le temps pas si éloigné où certains d’entre nous passaient des nuits entières l’oreille collée à une radio brouillée…

A cette époque-là, il y a finalement pas plus de 20 ans… avant qu’internet ne change tout, les passionnés allaient chercher religieusement « USA Today » le mardi pour enfin savoir avec presque deux jours de retard ce qui s’était passé sur les terrains de la NFL le dimanche précédent. A moins qu’ils n’aient dès le lundi matin pianoté sur leur minitel et obtenu les scores, rien que les scores, sur le « 3615 lequipe ». Mais pour ceux qui ne pouvaient pas attendre, une solution existait, enfin théoriquement… l’AFN !

The Armed Forces Network permet, depuis aussi longtemps qu’il y a des troupes américaines stationnées aux quatre coins du Monde, aux militaires US expatriés d’avoir un lien direct avec le « pays ». Immortalisé au cinéma par « Good Morning Vietnam » ce réseau a été pendant des décennies aussi important pour le moral des GIS que les lettres de leur famille ou l’approvisionnement en clopes. Depuis les bases allemandes, italiennes ou anglaises musique, info et talk-shows se retrouvent ainsi diffusés sur la bande AM. Une bande qui fort heureusement pour nous n’est pas utilisée en France. Ainsi si les conditions météo sont bonnes il est possible que ces ondes non brouillées par des émetteurs plus proches arrivent à voyager sur plusieurs milliers de kilomètres. C’est là que nos passionnés arrivent ! En effet chaque samedi et dimanche soir des saisons NCAA et NFL, l’AFN diffusaient (le fait-elle toujours ?!) des matchs en direct…

Je ne sais pas quelle qualité de son pouvaient espérer ceux, les veinards (!), qui vivaient près de la frontière allemande ou près des côtes anglaises mais voilà ce que ça pouvait donner depuis la région Rhône Alpes où j’ai eu l’occasion de passer bien des nuits l’oreille contre le haut-parleur...

La première condition pour espérer entendre le moindre son en provenance de la base la plus proche était qu’il fasse nuit noire. Ne me demandez pas l’origine de ce phénomène mais une chose est sure, en septembre il était inutile d’espérer entendre quelque chose avant la seconde mi-temps ! Ensuite il fallait avoir une bonne radio, et surtout une radio avec un réglage de la longueur d’ondes ultra précis ! Une radio réservée pour ça car il était hors de question de passer une bonne demie heure à retrouver le spot précis où l’on arrivait à entendre quelque chose si par malheur un autre membre de la famille avait eu l’audace de toucher à votre radio pendant la semaine ! Puis vous tendiez l’oreille… le son arrivait comme par vagues, couvrant lentement le brouhaha du reste du Monde brumeux des ondes radios… puis vous reconnaissiez le ton inimitable du commentateur sportif américain avant même de comprendre les premiers mots. Et là vous saviez que vous aviez entre trente secondes et 2 minutes de bonheur devant vous. Deux minutes maximum avant que la vague ne reparte pour plusieurs minutes voir dix ou quinze ! Vous buviez alors chaque mot comem du petit lait, à l’affut de la moindre info qui vous permette d’en savoir un peu plus sur le match, ses joueurs, ses équipes. De temps en temps, disons quand ça allait pas trop mal une fois par heure, vous approchiez du nirvana quand le commentateur installé confortablement dans une tribune de presse à Chicago ou Dallas, donnait en rafale les scores des autres matchs en cours ! Et quelle frustration quand la « vague » bénie s’éloignait trop vite et que vous loupiez le score de votre équipe favorite !

Certains soirs étaient meilleurs que d’autres, un orage suisse ou une tempête alsacienne, sans doute, jouait parfois en route avec vos nerfs et les ondes adorées. Certains étaient divins pour peu que l’AFN ait choisi de diffuser « votre » équipe et que le ciel soit clément… Il y avait aussi ces soirs où à bout de force ou de patience vous vous endormiez dans un brouillard d’ondes mélangées sans connaitre le moindre score final. Il faudrait attendre mardi et l’arrivée vers 13h00 de l’ « USA Today » au kiosque !

1 commentaire:

  1. Ah, le USA TODAY du mardi (quand il le recevait au kiosque international de la gare de lyon), c'était bon!!! Avec sa feuille entière de stats de tout les matchs du dimanche...

    L'édition du vendredi était pas mal non plus avec sa présentation du week end NCAA et NFL.


    Pierre Claudot

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