La presse américaine intriguée par l'EFLI

C’est l’avantage d’être un pays émergent, avec plus d’un milliard de porte-monnaie … Alors que l’EFLI n’a fait qu’une seule saison, filmée comme un jeu de télé réalité, elle a déjà eu droit à deux longs reportages dans le grand magazine américain « Time » fin novembre et le prestigieux quotidien le « New York Times » début décembre. Petite synthèse de ces intéressants papiers sur la ligue indienne…

L’article de « Time »débute par quelques chiffres assez démonstratifs sur le potentiel de la ligue tant du côté du terrain que, surtout, du côté financier : Il y a aujourd’hui plus de foyers équipes de la télévision en Inde qu’aux Etats Unis et ce chiffre a doublé en dix ans. Et pour ce qui est du marché publicitaire derrière ces postes de TV, il doit doubler en deux ans pour atteindre 4.4 milliards de dollars en 2015. Le soccer reste l’exemple à suivre pour les fondateurs américains de l’EFLI : Entre 2008 et 2010 les audiences TV du soccer anglais ont doublé en Inde. Pour la Coupe du Monde 2002 les droits pour toute la région (Inde-Pakistan-Sri Lanka-Bangladesh) avaient été vendus 2.5 millions de dollars, pour celle de 2010 ils se sont arrachés à 42 millions.

Le boss de la ligue assume ainsi complètement le fait que cette première saison ait été complètement enregistrée à l’avance, avec quasi aucun spectateur dans le stade de Colombo et ensuite diffusée comme un feuilleton. Des diffusions qu’il a pu ainsi monter en coupant temps morts, huddles et autres pauses dans le jeu… De quoi faire tenir un match dans une case de programme télé d’une heure ou une heure et demie ! En plus quand on sait comment cela se termine c’est plus facile de faire les « reportages » qui vont bien sur les joueurs ou les équipes qui vont bien…

"Le direct c’est un modèle dépassé”… "On s’en foutait de vendre des billets, de toute façon on aurait vendu quoi? 20 000 billets ? » déclare-t-il. La force de la ligue justement réside pour lui dans le produit fini : Filmés par des équipes techniques américaines expérimentées (12 caméras !), commentés par des pros, mais avec un coût de production réduit (on est en Inde après tout ! Les joueurs gagnent environ 300 dollars par mois), les matchs rendent parfaitement bien sur les télévisions indiennes. C’est beau comme de la NFL, ça va encore plus vite, montage oblige, et les stars sont locales.

« Créer » des stars c’est d’ailleurs l’autre ambition de l’EFLI pour se développer. En multipliant les portraits, les interviews dans ses retransmissions elle essaie de faire grandir l’intérêt du public, masculin comme féminin pour ses joueurs Made In India. C’est d’ailleurs par un portrait celui du MVP de la première saison, Roshan Lobo coureur aux Bangalore Warhawks, que l’article de « Time » se termine. L’EFLI rêve de voir Lobo devenir pour le football indien ce que Yao Ming a été pour le basket chinois…

L’article du « NY Times » se penche lui sur un groupe de joueurs des Mumbai Gladiators de retour chez eux. Un an après avoir découvert par hasard un sport dont ils ignoraient tout, ils s’entrainent sur la plage en attendant de louer un terrain pour préparer la seconde saison qui devrait avoir lieu ce printemps. Une deuxième campagne qui devrait être d’après le NY Times plus classique : Des retransmissions en direct et des équipes jouant dans différents stades du pays. La ligue veut commencer sa deuxième phase de développement en bâtissant un intérêt local. De retour dans leurs villes, les joueurs de chaque équipe visitent chaque semaine des écoles pour promouvoir leur sport.

Plus sceptique que « Time » le NY Times souligne que le niveau de jeu n’est pas encore au rendez-vous et que les rares fans plus anciens de football, notamment des indiens ayant vécu aux Etats Unis, qui ont regardé la première saison n’ont pas été convaincus… D’ailleurs les audiences ont été pour l’instant microscopiques. Mais Ten Sports, la chaine de télévision qui a signé un contrat de 5 ans avec l’EFLI semble vouloir donner sa chance à la ligue et ne prévoit pas de revenir sur son engagement. Le quotidien New Yorkais souligne tout de même l’enthousiasme et la passion qui semble régner tant chez les joueurs que dans l’encadrement de la ligue.

Il est clair que l’on est très loin, si ce n’est aux antipodes, de notre modèle de développement européen… Mais après tout, chacun sa recette.

Vous pouvez retrouver ces reportages en intégralité sur le site de la ligue : EFLI.com

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